Pratique pour corriger les voix... Utilisé à outrance dans les morceaux Dance Hall, Electro ou R&B... Exploité pour harmoniser des pistes de coeur... Quelle que soit la raison d'utiliser l'autotune ou auto-tune en studio d'enregistrement, sachez qu'il est de plus en plus identifiable par le grand public et qu'il ne laisse définitivement pas indifférent.
Auto-tune : avec ou sans ?
Créé auparavant à la fin 1996 par Andy Hildebrand, l’auto-tune est un logiciel correcteur de tonalité. En 1997, il a été élaboré par la société Antares Audio Technologies. Surnommé parfois le « Photoshop » des chanteurs ou encore le « Cher Effect », l’auto-tune est l’effet vocal le plus controversé de l’histoire de la musique. En effet, la chanson « Believe » de Cher est la première utilisation « apparente » de l’auto-tune.
Aujourd’hui, il a atteint son apogée et envahi tous les genres musicaux. En effet, ces derniers temps, l’auto-tune est passé du statut d’outil à celui de véritable instrument qui permet d’imaginer de nouvelles textures dans l’expression musicale moderne.
Doit-on utiliser l’auto-tune ?
Le logiciel auto-tune est rapidement prisé dans l’industrie musicale, mais uniquement en post-production, pour corriger les fausses notes et donner un maximum d’émotions, de rendre la musique encore plus expressive. Le logiciel séduit de plus en plus les rappeurs et autres popstars et finit par s’incruster dans les processus de production. Aujourd’hui, l’auto-tune est devenu aussi indispensable à l’industrie de la musique que Photoshop aux graphistes. Il s’agit d’un logiciel de retouche, de correction et d’ajustement permettant de faire disparaître les fausses notes lors des sessions d’enregistrement.
Pourtant, l’utilisation « créative » de l’auto-tune n’envahit pas immédiatement la pop mainstream. Riches en modulations vocales, le raï et le RnB vont exploiter le logiciel jusqu’à la corde. En permettant à des artistes qui ne savent pas chanter d’accorder leurs voix aux mélodies, l’auto-tune finit aussi par séduire le rap. Avec l’album bien nommé Rappa Ternt Sanga, le rappeur T-Pain s’en fera une spécialité à partir de 2005. Dans la deuxième partie des années 2000, l’Auto-Tune devient une composante indispensable du rappeur US, au même titre que les boucles d’oreilles en diamant et les chaînes en or.
Les effets négatifs de l’auto-tune :
Pour une utilisation en « live », l’auto-tune est très complexe à configurer. Il peut clairement s’entendre et donner un aspect irréel à la voix si les réglages sont mal ajustés. C’est ce qui est arrivé lors des concerts des Pussycat Dolls ou encore Taylor Swift.
En effet, l’utilisation abusive de l’auto-tune a révélé ses points faibles. En 2009, Jay-Z réclame un « vrai rap » sans effets spéciaux dans « Death of Auto-Tune ». Le magazine Time enfonce le clou en sortant sa liste des cinquante pires inventions modernes en mai 2010. En effet, l’auto-tune fait partie de la liste avec les Crocs et les pop-ups.
Toutefois, malgré les aspects négatifs dus à l’utilisation du logiciel de correction, de nombreux artistes continuent de l’utiliser.
« Quand nos arrangements émotionnels et sociaux sont de plus en plus mécanisés, … et quand nous sommes habitués à éditer et modifier la moindre image de nous que nous présentons au monde, il est facile de comprendre pourquoi nous nous sommes habitués aux voix artificielles des stars de la pop. »
Simon Reynolds
British music journalist, critic, and author